Histoire
Un héritage culturel riche
Les Acadiens, ou “les Cadiens,” comme on les appelle asteur, ont été exilés de la Nouvelle-Écosse en 1755. Ils ont emporté peu de possessions avec eux, mais ils ont gardé leur héritage culturel riche, qui comprenait un mélange d’influences françaises, celtes, écossaises-irlandaises et indigènes.
Quand les exilés acadiens sont arrivés en Louisiane au cours de la seconde moitié du 18e siècle, ils ont établi des communautés dans plusieurs régions du sud de la colonie, vivant aux côtés de la population créole, une identité louisianaise comprenant des personnes d’origine européenne, africaine, afro-caribéenne et indigène.
Le mélange d’influences dans la culture cadienne et créole est évident dans la tradition orale riche et le répertoire de chansons et de danses. Au tournant du 20e siècle, l’homogénéisation montante menaçait gravement les langues d’héritage de la Louisiane. Des premières versions de la constitution louisianaise ont essayé de légitimer la langue française, mais les États-Unis fonçaient vers le mouvement nationaliste. L’immanence de la Seconde Guerre mondiale inspirait la recherche de l’unité nationale, qui a supprimé la diversité régionale.
En 1916, l’éducation obligatoire en anglais était mise à disposition en Louisiane et imposée au Sud. L’attaque frontale contre l’analphabétisme a foulé aux pieds la langue française. Plusieurs générations de Cadiens et Créoles s’ont fait convaincus que parler leur langue maternelle était un signe d’illégitimité culturelle. À la fin des années 1940, cette tendance commençait à se renverser. Les soldats louisianais en France pendant la Seconde Guerre mondiale ont découvert que leur langue et leur culture (qu’on leur avait dites d’oublier) leur rendaient indispensables comme interprètes et les aidaient à survivre en général. Après la guerre, les GI s’immergeaient dans leur propre culture — les salles de danse louisianaises jouaient de nouveau les sons familiers et consolants de la musique locale.
Influences musicales
Dans les années 50 et 60, le sud de la Louisiane (comme le reste du pays et la majorité du monde) était touché par l’émergence du rock ‘n’ roll. Les filles et fils des musiciens cadiens et créoles ont suivi l’exemple des autres musiciens louisianais comme Jerry Lee Lewis et Antoine “Fats” Domino pour développer ce qu’on a nommé le “swamp pop.” La musique country et le swamp pop étaient des alternatives séduisantes, et la musique cadienne était encore une fois diluée pour “arroser les racines pour que l’arbre meure pas.” Cette impulsion venait du niveau national.
Alan Lomax, un membre de la Newport Folk Foundation s’a intéressé à la musique cadienne et créole quand il recueillait de la musique traditionnelle de partout au pays pour la Bibliothèque du Congrès dans les années 1930. Harry Oster, un professeur d’anglais à Louisiana State University au Bâton Rouge, enregistrait de la musique, ce qui soulignait l’évolution de la musique cadienne — des ballades sans accompagnement aux airs de danse contemporains.
Les efforts d’Oster et de Lomax ont frappé l’imagination du groupe Newport, qui a invité trois musiciens cadiens — Gladius Thibodeaux, Louis “Vinesse” LeJeune et Dewey Balfa — pour représenter la Louisiane au Newport Folk Festival de 1964. Ils ont partagé la scène avec des artistes fameux du renouveau de la musique folk comme Joan Baez, Bob Dylan et Peter, Paul and Mary. Malgré les mauvaises critiques de presse locale, les organisateurs du festival étaient résolus à exposer la beauté et l’impact de la musique traditionnelle.
Leurs instincts étaient justes: des foules énormes faisaient des ovations debout à la musique du vieux temps. Balfa était si ému par l’expérience qu’il a fait serment de “rapporter chez lui l’écho de l’ovation debout” qu’ils avaient reçues à Newport. Avec l’aide de la Newport Folk Festival Foundation, ils ont fait des concerts spéciaux pour que le monde écoute leur musique sans les distractions des salles de danse enfumées.
Le Renouveau de la Culture Cadienne
En 1968, l’État de Louisiane a officiellement reconnu le renouveau de la culture cadienne en établissant le Conseil pour le développement du français en Louisiane (CODOFIL). Le CODOFIL, sous la direction de James Domengeaux, a commencé ses efforts en politique, psychologie et éducation pour combattre les préjugés que les Louisianais avaient longtemps attachés à la langue et à la culture françaises. En plus de développer des classes de français pour les écoles primaires, le CODOFIL a organisé le premier “Hommage à la musique acadienne” en 1974. Ce concert de trois heures était un catalyseur indispensable pour attirer la jeune génération et de les renseigner sur les valeurs traditionnelles de la culture cadiens. “Les Festivals Acadiens et Créoles” sont une collaboration des festivals indépendants qui ont commencé en 1977. La composante la plus ancienne de ce groupe était le Louisiana Native Crafts Festival (connu plus tard sous le nom Louisiana Native and Contemporary Crafts Festival) qui était présenté pour la première fois samedi, le 28 d’octobre de 1972 sur le terrain du Lafayette Natural History Museum, près du Parc Girard.
Le 26 de mars de 1974, le CODOFIL a présenté le premier “Hommage à la musique acadienne” au Blackham Coliseum à Lafayette. En automne 1976, le CODOFIL a déplacé le festival au Parc Girard, près du lac. Le Natural History Museum et le CODOFIL s’ont d’accord de faire leurs évènements respectifs la même fin de semaine. En 1977, la Lafayette Convention and Visitors Commission a élargi leur mission — ils ont contribué à cette collaboration leur “Bayou Food Festival” (Festival du Manger du Bayou), qui a cette époque prenait place au Lafayette Municipal Auditorium, près du Natural History Museum. La combinaison de ces trois évènements qui célébraient l’artisanat, la musique et le manger du sud de la Louisiane, constituaient la base de la coopérative qu’on a nommé “Les Festivals Acadiens.”
Les Festivals Aujourd’hui
Les évènements des Festivals continuent à évoluer, indépendamment et en collaboration. Les trois Festivals s’ont développé pour devenir une célébration de deux jours; aujourd’hui, les évènements se déroulent au cours de trois jours. En 1980, “L’Hommage à la musique acadienne,” qui avait déjà déménagé à l’autre bord du Parc Girard pour recevoir les foules grandissantes, était renommé “Le Festival de Musique Acadienne” (“Cajun Music Festival” en anglais). Les Lafayette Jaycees, qui étaient déjà impliquées via le Bayou Food Festival et l’Acadiana Fair & Trade Show, ont devenu les marraines du festival de la musique. Le Bayou Food Festival s’a déplacé à l’extérieur pour que les festivaliers puissent danser et manger dans les mêmes environs. Plus tard, les Festivals ont ajouté les scènes Heritage, Atelier et Anniversaire, ainsi que la tente Jam Ça! ayoù les jams de musique cadienne et créole prennent place. Aujourd’hui, le Louisiana Crafts Guild organise le Louisiana Craft Fair au Parc Girard.
En 2007, les Festivals Acadiens ont créé un conseil communautaire et ont devenu une coopération indépendant à but non lucratif. En 2008, la coopération a officiellement changé son nom aux Festivals Acadiens et Créoles pour mieux représenter les cultures qui y ont toujours fait partie. Depuis leurs débuts dans les années 1970, les trois évènements célèbrent la continuité créative culturelle.
Les organisateurs s’efforcent de présenter l’état actuel de la culture à travers des performances qui préservent et innovent, des plus vieilles ballades jusqu’à la musique cadienne et zarico moderne et experimentelle … des gombos traditionnels aux nems aux écrevisses, des bateaux en bois historiques à l’art populaire multimédia innovateur. Et les musiciens cadiens et créoles, les cuiseurs et les artisans qui participent à cet évènement annuel continuent à s’investir dans ce qu’ils considèrent leurs propres festivals, une célébration de la culture cadienne et créole.
A Rich Cultural Heritage
Acadians, or Cajuns as they are now called, were exiled from Nova Scotia in 1755. They took with them few possessions but did carry away a rich cultural heritage, which included a blend of French, Celtic, Scots-Irish and Native American influences. This mixture is evident in a rich oral tradition and repertoire of songs and dances. By the turn of the twentieth century, increasing homogenization of the United States threatened to doom the French language to obscurity. Early versions of the Louisiana constitution made valiant attempts to legitimize the use of French, but America charged on with the nationalism movement. The approach of World War I induced a quest for national unity, which suppressed regional diversity.
In 1916, mandatory English language education was made available to the rest of Louisiana and was imposed in the South. French was trampled in a frontal assault on illiteracy. Several generations of Cajuns and Créoles were eventually convinced that speaking french was a sign of cultural illegitimacy. In the late 1940’s the tide seemed to turn. Soldiers in France during World War II discovered that the language and culture they had been told to forget made them invaluable as interpreters and made surviving generally easier. After the war, returning GI’s immersed themselves in their own culture. Dance halls throughout South Louisiana once again blared the familiar and comforting sounds of homemade music.
Musical Influences
In the 1950s and 1960s, South Louisiana like the rest of the nation and much of the world was affected by the emergence of rock and roll. The sons and daughters of Cajun musicians followed the musical lead of fellow Louisiana musicians Jerry Lee Lewis and Anton “Fats” Domino to produce what was called swamp pop. Country music and swamp pop were tempting alternatives and Cajun music was again strained “to water the roots so that the tree would not die.” The needed impulse came from the national level.
Alan Lomax, a member of the Newport Folk Foundation, had become interested in Cajun and Créole music in the 1930s while collecting traditional music across the country for the Library of Congress. Harry Oster, a professor of English at Louisiana State University in Baton Rouge, recorded music, which stressed the evolution of Cajun music ranging from unaccompanied ballads to contemporary dance tunes.
The work of Oster and Lomax caught the imagination of the Newport group and resulted in invitations to Cajun musicians Gladius Thibodeaux, Louis “Vinesse” LeJeune and Dewey Balfa to represent Louisiana at the 1964 Newport Folk Festival. They played alongside nationally known folk revivalist like Joan Baez, Peter, Paul and Mary, and Bob Dylan. Despite poor reviews by the press, Newport organizers were intent on showing the beauty and impact of root music.
Their instinct proved well-founded as huge crowds gave the old-time music standing ovations. Balfa was so moved by the experience that he vowed to “bring home the echo of the standing ovation” they had received in Newport. With the help of the Newport Folk Festival Foundation, special concerts were presented so that people would have an opportunity to listen to their music without the distraction of smoke-filled dance halls.
The Cajun Cultural Revival
In 1968, the State of Louisiana officially recognized the Cajun cultural revival by creating the Council for the Development of French in Louisiana (CODOFIL). Under the chairmanship of James Domengeaux, CODOFIL began its efforts on political, psychological and educational fronts to erase the stigma Louisianans had long attached to the French language and culture. In addition to creating French classes in elementary schools, CODOFIL organized the first Tribute to Cajun Music Festival in 1974. This three-hour concert was the catalyst needed to attract and educate the younger generation to the traditional values of the Cajun culture. Festivals Acadiens is a cooperative of independent festivals that began in 1977. The oldest single component of this group was the Louisiana Native Crafts Festival (later to become the Louisiana Native and Contemporary Crafts Festival), first presented Saturday, Oct. 28, 1972, on the grounds of the Lafayette Natural History Museum near Girard Park.
On March 26, 1974, CODOFIL presented the first Tribute to Cajun Music concert in Lafayette’s Blackham Coliseum. In 1976, CODOFIL moved its Tribute to Cajun Music to Girard Park near the lake and to the fall. The Natural History Museum and CODOFIL agreed to hold their respective events on the same weekend. In 1977, the Lafayette Convention and Visitors Commission broadened the range, joining their own Bayou food Festival, then held in the Lafayette Municipal Auditorium near the Natural History Museum. The combination of these three events focusing on the crafts, music and food of South Louisiana served as the basis for a co-op called Festivals Acadiens.
The Festivals Today
The Festivals’ events have continued to evolve, both on their own and together. The three grew first to become two-day and now three-day events. In 1980, CODOFIL’s annual Tribute to Cajun Music, which had already moved to the other side of Girard Park to accommodate growing crowds, was renamed the Festival de Musique Acadienne/Cajun Music Festival. Sponsorship of the music festival passed on to the Lafayette Jaycees who had already become involved in Festivals Acadiens through the Bayou Food Festival and the Acadiana Fair & Trade Show. The Bayou Food Festival moved outdoors to make dancing and eating available in the same place. The Heritage Pavilion, the Atelier Stage, the Anniversary Stage, and the Jam Ça! Cajun & Créole Music Jam were added. The Louisiana Crafts Guild now produces the Louisiana Craft Fair in Girard Park.
In 2007, Festivals Acadiens developed a community board and became an independent non-profit corporation. In 2008, the co-op officially changed its name to Festivals Acadiens et Créoles in order to more accurately reflect the cultures that have always been the focus of all components. Since their foundations in the early 1970s, all three components have consistently championed creative cultural continuity. Organizers strive to present the current state of the culture through performances that can range from thoughtful preservation to daring innovation, from the oldest ballads to the latest in experimental Cajun music and zydeco, from traditional gumbos to crawfish eggrolls, from historical wooden boats to innovative multi-media folk art. And the Cajun and Creole musicians, cooks and craftsmen and women who participate in this annual event continue to invest themselves in what most rightly consider their own festivals, a self-celebration of Cajun and Creole culture.

